Il est 6h, Yangon s’éveille

Arrivée très matinale sur le sol birman. Il est à peine 6 heures quand nous posons nos sacs à dos bien remplis à l’accueil de notre hôtel dans le quartier chinois de Yangon. Sans surprise, il nous faudra patienter jusqu’à midi avant de pouvoir récupérer notre chambre. Malgré la fatigue du voyage et l’envie irrésistible de dormir, nous décidons de profiter de l’occasion pour découvrir au petit matin la ville qui s’éveille. Nous débutons par le marché, installé deux rues plus loin, où les étals sont déjà légion. Présentés dans de grandes panières ou sur de simples cartons à même le sol, des fruits, des légumes, des poulets plumés, des morceaux de poissons, des crustacés… Tout est là et à foison !

Vers 7h, vient le moment où les habitants vont prendre leur petit-déjeuner dans des « maisons de thé », pour utiliser un terme un peu suranné (en gros, c’est tout simplement le Starbucks national !). On y sert tout type d’en-cas, salés ou sucrés, souvent accompagnés d’un thé noir au lait concentré. Nous nous y installons et contemplons entrer et sortir les hommes (Amélie se sent légèrement mal à l’aise) venus petit-déjeuner avant d’aller travailler.

Beaucoup d’autres sont aussi sur le chemin du travail. Bento à la main, nous les voyons attendre le bus d’un autre temps qui passera les récupérer sans presque même stopper, le contrôleur hurlant la liste des arrêts (c’est en tout cas ce que nous imaginons) par la porte grande ouverte.

Au fil de notre balade, nous découvrons l’imposant hôtel de ville, l’obélisque en hommage à l’Indépendance du pays, puis nous affalons dans le jardin central de Mahabandoola pour une petite pause au milieu de nombreux autres jeunes couples venus partager là le premier repas de la journée en se bécotant.

Épuisés, fatigués (il n’est pourtant que 10h), nous partons à la recherche d’un endroit où nous pourrions reprendre des forces. Notre choix se porte sur un restaurant indien spécialisé dans les Biryani, le Nilar Biryani, efficace et pas cher. Repus, nous pourrons enfin profiter d’une bonne sieste dans notre hôtel.

En ressortant en fin d’après-midi, nous sommes complètement ahuris par la métamorphose de la rue. Ce matin déserte, elle est maintenant envahie par les stands de toutes sortes, que ce soit des gargottes de rue, des stands de grillades, des vendeurs de vêtements, des fleuristes, des préparateurs de bétel… L’ampleur est telle que presque la moitié de la chaussée est envahie et qu’il est devenu impossible de marcher sur les trottoirs.

C’est bien là l’ambiance de Yangon : une ville foisonnante, à multiples facettes. Cette impression sera confirmée les jours suivants quand nous irons au marché couvert Bogyoke Ang Sang, le temple du shopping à Yangon, où chaque centimètre de ce grand labyrinthe de trois étages est occupé par des boutiques de tissus, des couturiers, des vendeurs d’or, de jade, des peintres… à vous en faire perdre la tête (oui, oui, c’est bien Amélie qui dit ça !). À côté, nos centres commerciaux font pâle figure.

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Si l’ambiance est colorée, en revanche, on ne peut plus en dire autant des bâtiments… Les vieux immeubles coloniaux construits par les Britanniques sont aujourd’hui fanés, défraîchis et totalement délaissés. Vous l’aurez compris, l’architecture vieillissante n’est pas le plus gros atout de la ville.

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Yangon, c’est aussi et avant tout de nombreuses pagodes, dont la plus majestueuse, magistrale, magique : la paya Shwedagon, qui nous a fait un gros choc à tous les deux. Nous avions planifié de nous y rendre en fin de journée, vers 17h-18h, pour pouvoir la visiter à la nuit tombée comme le recommandent tous les guides. Éblouissante, imposante (le dôme principal s’élève à presque 100 m), entourée de centaines de représentations de Bouddha, elle s’illumine de milliers de reflets dorés à la nuit tombante, créant une atmosphère fantasmagorique. Le peu de visiteurs et le silence, ponctué par le tintement des clochettes à son sommet, accentuent cette impression. Puis un ciel noir profond s’installe tout autour et il ne reste plus qu’elle.

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Le moment devient d’autant plus magique lorsque nous croisons le chemin d’un groupe de jeunes moines venus eux aussi la visiter (c’est le rêve de tout Birman). Nous nous regardons les uns les autres, et devant leurs sourires, nous nous lançons dans une photo de groupe où Amélie servira de modèle (taille enfant ;-))

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De même, voir un groupe d’une trentaine de nonnes de 5-7 ans se mettre à réciter leurs prières en chantant nous fera monter les larmes aux yeux. Et c’est presque à regret que nous quittons cet endroit féerique après y avoir passé deux heures inoubliables. Sur le chemin de la sortie, nous pensons déjà à y revenir avant de prendre notre vol retour.

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L’autre pagode que nous avons visitée, la paya Botataung, nous a forcément paru plus neutre après cela et d’une atmosphère tout à fait différente. Mais c’est guidés par un vieil homme que nous en avons découvert les secrets ; il nous a même initié aux principes du bouddhisme et nous a appris les caractéristiques de chacun de nos jours de naissance :

  • Julien : né un vendredi (le même jour que Bouddha). Son prénom bouddhiste est Thaung Tin, son chiffre porte-bonheur le 21, son animal fétiche le cochon-dinde (véridique !) et sa planète protectrice Vénus.

  • Amélie : née un lundi. Son prénom est Cho Cho (prononcer tchu tchu, comme le bruit du train), son chiffre porte-bonheur le 15, son animal fétiche le tigre (encore véridique !) et sa planète protectrice la lune.

Bien sûr, nous avons tous les deux trouvé des liens entre ces chiffres et nos propres vies. Nous y avons vu un signe… même si Julien continue d’être persuadé que son animal caractéristique tient davantage du dragon que du cochon-dinde!

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