Trek entre Kalaw et le lac Inle

Pour notre tout premier trek, nous avons choisi de tenter l’aventure entre Kalaw et le lac Inle, l’un des parcours les plus réputés et accessibles de Birmanie. À peine arrivés à Kalaw, nous comprenons que cette petite bourgade au milieu des montagnes est le village étape pour tous les randonneurs. Les agences de trekking courent le long des rues.

Épuisés par sept heures de trajet en minibus depuis Bagan, nous n’essayons pas de faire jouer la concurrence, nous filons directement chez Sam’s family, conseillé par tous les guides. Nous sommes aussitôt pris en main par une dame autoritaire et installés sur des chaises en rang d’oignon face à une grande carte de la région. Elle nous explique à la baguette les différents tracés possibles, les villages traversés, les tribus rencontrées et leurs types d’agriculture respectifs. Nous voilà de retour à l’école ! Vite convaincus et décidés à emprunter le chemin le plus long, nous nous engageons pour le lendemain. C’est signé !

Au petit matin, nous avons rendez-vous à l’agence pour y déposer nos sacs à dos (directement acheminés à notre hôtel à Inle, génial !) et y rencontrer nos compagnons de route. Nous serons escortés par une jeune guide et une cuisinière, et accompagnés d’un couple de Hollandais enseignants à Kunming (le monde est petit) et de deux Danoises tout juste diplômées de la fac de médecine (ça peut servir !). Avant de partir, nous recevons les précieuses recommandations d’Oncle Sam (sic !) qui nous avise de bien regarder autour de nous, de poser beaucoup de questions, de ne pas hésiter à partager, pour faire de cette randonnée un souvenir mémorable.

Kalaw est à environ 60 km du lac Inle. Nous ne pourrons parcourir cette distance en deux jours (pour une première, nous avons préféré opter pour un format raisonnable), alors nous commençons par un bout de route en voiture. Vers 8h30, nous nous mettons en marche. La saison sèche est bien installée, les champs paraissent brûlés par le soleil, la terre est craquelée, aride. Le paysage semble sauvage, pourtant chaque lopin est exploité. Des rizières en contrebas (riz blanc) ou en hauteur (riz brun) attendent la saison des pluies pour reprendre des couleurs. Mais les chilis égrènent déjà leur jaune et leur rouge vifs sur des dizaines de mètres carrés que des femmes ratissent, le dos courbé, pour récolter les petits piments. Elles les feront ensuite sécher dehors sur de grandes nattes de bambou pour qu’ils conservent leur belle couleur.

La vie agricole est bien présente dans cette région que nous pensions au départ peu accueillante et désertique. Tout au long de notre parcours, nous traversons de petits villages et nous y arrêtons pour y boire le thé, y déjeuner ou y passer la nuit. Espacés les uns des autres par plusieurs heures de marche, ces villages de paysans sont à ce point distants qu’ils sont occupés par des tribus différentes qui n’ont pas les mêmes coutumes, ni les mêmes dialectes. Par exemple, à notre première étape, alors que nous partageons le thé, notre jeune guide nous enseigne l’art méticuleux du métier à tisser et nous montre comment les femmes du village (dont elle est originaire) portent le turban. Outre un moyen efficace de se protéger du soleil, il est véritablement vu comme un signe distinctif de leur ethnie, l’ethnie Pao. Pendant quelques minutes, Amélie en a fait partie.

Au moment où nous atteignons l’endroit où nous allons passer la nuit, les hommes rentrent des labours, ramenant du bois pour la cuisine du soir. Julien aide notre hôte à décharger sa cargaison, pendant que sa femme va nourrir les bœufs. Devant chaque maison, des scènes identiques se déroulent.

L’heure du dîner sonne tôt. À 19h à peine, nous avons terminé de manger et il fait déjà nuit noire. Nous lançons une partie de cartes mais ne tardons pas à aller nous coucher… en réalité, dès que notre guide nous annonce un réveil à 6h le lendemain matin ! Nous dormons serrés les uns contre les autres, au-dessus de l’étable et à côté de notre hôte, champion du monde de ronflements (on a trouvé plus fort que Julien !). Il est évident que nous avons connu nuit meilleure…

L’arrivée sur le lac Inle

La fin du parcours le lendemain nous semble plus difficile à nous tous (sans doute est-ce la fatigue ?!). Nous attaquons d’un bon pied dès 7h30, montons, descendons parmi les rochers, et maintenons le rythme jusqu’à arriver, vers 12h, à l’auberge où nous mangeons une soupe avant de rejoindre le bateau qui doit nous conduire à travers le lac.

Quand enfin, nous le voyons, le sacro-saint bateau, nous poussons tous un soupir de soulagement. Les fesses bien calées au fond de notre barque, nous n’avons plus qu’à apprécier le décor du tant attendu lac Inle. Les maisons défilent sur les côtés, perchées sur leurs pilotis.

Les pêcheurs-équilibristes, une jambe enroulée autour de leur pagaie, lancent leurs filets au loin et le ciel se reflète jusqu’à l’horizon. Pendant une heure de traversée, nous en prenons plein les yeux.

Les pieds en compote, les jambes flageolantes, nous arrivons épuisés mais satisfaits. (Pour l’instant, Julien ignore encore que nous enchaînerons le lendemain par une journée de vélo autour du lac !) Bêtement ravis de pouvoir enfin nous laver dans une vraie salle de bains, nous terminons ce trek par une très longue douche.

Infos pratiques

Le Trek

Trek pour deux jours/une nuit (repas compris) 40 000 kyats/pers. pour un groupe de 6. Plus cher si vous voulez ne partir qu'à 2.

Le Trek

Hébergement à Inle

Pour les plus chanceux, de beaux resorts bordent le lac. Pour les petits budgets, la ville de Nyaung shwe propose tout un éventail d'hôtels moins chers (dans notre cas 27€ au Teak Wood hotel, hyper confort)

Hébergement à Inle

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