Une semaine à Buenos Aires

Changement d’ambiance après le grand Sud, nous voici dans la capitale argentine, Buenos Aires. Ville cosmopolite, elle n’a pas le charme des villes latines comme on pourrait s’y attendre, mais elle déborde de points d’intérêt et d’activités en tout genre. Pour découvrir la ville, il faut parcourir ses quartiers, depuis les plus touristiques comme San Telmo et la Boca jusqu’aux plus modernes comme Puerto Madero ou Palermo, en passant par le majestueux Recoleta. Conseil d’amis : armez-vous de bonnes chaussures et n’hésitez pas à utiliser les bus. La ville est extrêmement étalée et les distances sont longues.

Petit aperçu de notre séjour porteño quartier par quartier :

El Microcentro, le coeur de la ville

À l’hypercentre, la tristement célèbre Plaza de Mayo continue d’être le lieu de divers rassemblements. Elle est encadrée à l’ouest par la Casa Rosada, le palais présidentiel (visite guidée le week-end, à réserver des semaines à l’avance) et au nord par l’immense cathédrale qui abrite les restes du libérateur de la nation, José de San Martin. Tout autour s’étend le quartier des banques et des bureaux de change.

En aval de la Casa Rosada, à l’endroit même où s’élevait l’ancien fort de Buenos Aires, a été inauguré en 2011 le musée du Bicentenaire. Très didactique, il retrace l’histoire argentine à travers de courts films sur chaque grande époque politique. Idéal pour tout récent voyageur en Argentine. D’autant que le lieu est très agréable.

Après la visite, nous nous sommes rendus à la galería Güemes, que l’on trouve en remontant la très longue calle Florida, rue piétonne et zone du change non-officiel. Elle fait partie des premiers gratte-ciel de la ville (Antoine de Saint-Exupéry y rédigea Vol de nuit) et offre un panorama à 360° sur les toits de la capitale argentine. À apprécier en fin de journée, au coucher du soleil.

Un peu plus loin, les galerías Pacífico, qui occupent tout un bloc de bâtiments, sont une parfaite réplique du Bon Marché parisien. Richement décorées et ornées d’immenses peintures murales, elles abritent les plus grandes marques de la mode.

San Telmo, quartier historique

Le quartier San Telmo est l’un des plus anciens de Buenos Aires. La visite du Zanjón de Granados nous le confirme. Cour d’eau souterrain qui alimentait autrefois la ville, il a été redécouvert au hasard de travaux de rénovation d’une vieille maison abandonnée. Entièrement restauré grâce à l’opiniâtreté de Don Jorge, ce site d’une grande valeur archéologique permet de se plonger plusieurs siècles en arrière et de se promener dans le ventre de la ville à travers tout un labyrinthe de tunnels.

Mais le quartier est surtout réputé pour la feria qui s’y tient tous les dimanches depuis la plaza Dorrego en remontant la rue Defensa. Danseurs de tango, chanteurs à la Carlos Gardel, vendeurs d’empanadas, étals d’objets souvenirs et de siphons colorés, tout y est.

Au cœur du quartier, la calle Chile concentre nombre de bars et restaurants. Elle est surtout visitée pour ses statuettes des personnages de Mafalda, dont le créateur habitait la rue.

Très touristique, le quartier de San Telmo regorge de bonnes adresses pour manger. Nous recommandons le stand de choripan Nuestra Parilla de la calle Carlos Gardel (les meilleurs que nous ayons goûtés!) et le restaurant Mercadito latino qui lui fait face, dont la carte propose toute une gamme de plats latino-américains.

La Boca, quartier coloré

La Boca n’est pas qu’une équipe de foot. C’est aussi le quartier ouvrier, populaire de Buenos Aires. Dans tous les guides, il est caractérisé par ses façades colorées. Ici comme à Valparaíso, les habitants avaient l’habitude de récupérer les restes de peinture des bateaux pour leurs maisons. La rue la plus fréquentée du quartier, El Caminito, mêle ces couleurs vives aux danseurs de tango et aux attrapes touristes.

Recoleta, classique et atypique

Le quartier de Recoleta est connu avant tout pour son cimetière, dont les larges allées sont bordées des tombeaux un rien clinquants des anciens notables de la ville : généraux, docteurs, banquiers, etc. C’est là également qu’est enterrée Eva Perón, toujours aussi adulée du peuple argentin. Juste à côté du cimetière, l’église del Pilar renferme derrière sa modeste façade blanche d’imposants retables recouverts d’or.

Un peu plus bas, le musée des Beaux-Arts, dont l’entrée est gratuite pour tous, expose des artistes argentins aux côtés de grands maîtres européens tels que Goya ou Rodin. Amélie y peut enfin admirer la sculpture du Baiser, dont le croquis orne depuis longtemps le mur de l’appartement.

Au centre d’un des espaces verts qui l’entourent, la Floralis Generica ouvre ses pétales chaque matin avec le lever du soleil et les referme chaque soir.

Le quartier de Recoleta comprend également l’avenida Santa Fe, grande artère commerçante où l’on trouve près l’un de l’autre l’Ateneo Grand Splendid, une magnifique librairie installée au centre d’un ancien cinéma rénové, et dans un genre plus décalé, Bond Street où les ateliers de tatoueurs s’entassent sur plusieurs étages.

Pour manger dans les alentours, nous conseillons le Cumaná, spécialisé dans les cazuelas. Pas cher et délicieux !

Retiro, quartier huppé

Le très chic quartier du Retiro compte de nombreux hôtels particuliers à la française, dont l’immense Palacio Paz. Une visite guidée permet d’en visiter le rez-de-chaussée. Étonnant de découvrir de l’autre côté de l’Atlantique un édifice si semblable aux anciennes demeures européennes. Avec ses divers salons, salles à manger et salles de bal, le palais continue aujourd’hui d’être le siège de grandes réceptions.

Palermo viejo, quartier à la mode

C’est LE quartier où sortir. Tous les restaurants à la mode et les bars branchés se trouvent là, autour de la place du même nom. De jour comme de nuit, les rues en sont animées.

De nuit, nous avons testé le Temple bar, l’endroit idéal pour les amateurs de bières avec ses productions artisanales à déguster près du comptoir ou dans la cour extérieure.

De jour, pour le déjeuner du dimanche, nous sommes allés nous régaler d’une excellente parilla argentine dans le très convoité restaurant La Choza (prévoir de l’attente, ou mieux, réserver !). Une autre adresse du genre réputée dans le quartier : le Don Julio.

La bomba del tiempo

Pour ceux qui aiment les percussions, La Bomba de tiempo joue tous les lundis au centre culturel Konex. Le groupe improvise chaque semaine en tirant son énergie du public. Déhanchement assuré!

http://www.labombadetiempo.com/es

Pour conclure, comme dans toutes les grandes métropoles, il y a beaucoup à faire à Buenos Aires. La ville mêle les genres, les influences. Dynamique et extrêmement riche sur le plan culturel, elle répond à toutes les attentes. Pour autant, après une semaine passée à arpenter ses rues, elle n’a pas réussi à nous séduire. Nous en avons trouvé les habitants peu accessibles, parfois snobs, et l’atmosphère qui s’en dégage moins chaleureuse que nous l’espérions.

Informations pratiques

Informations pratiques

Pour les bus et le métro, pas de tickets à l’unité. Acheter la carte SUBE, rechargeable dans les kiosques ou à l’entrée des stations de métro.

Musée du Bicentenaire : entrée gratuite – ouvert uniquement du mercredi au dimanche

Galería Güemes : 40 pesos/pers. – entrée jusqu’à 17h30

Zanjón de Granados : 180 pesos/pers. Visite guidée.

Palacio Paz : 150 pesos/pers. Visite guidée.

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