Valparaiso, les collines du street art

Valparaiso, Valpo pour les intimes, est une ville étonnante dont l’histoire riche, chaotique, a dessiné sur ses hauteurs une grande diversité humaine, culturelle et architecturale. Pour toutes ces raisons, l’Unesco l’a distinguée en l’inscrivant au Patrimoine mondial en 2003.

Avant toute chose, Valparaiso est un ville portuaire. Ses habitants s’appellent les Porteños et tous sont fiers de leur port qui connut son heure de gloire à l’époque de la ruée vers l’or. Les bateaux en route vers la Californie s’y arrêtaient après avoir franchi le terrible Cap Horn. Les marins y faisaient la fête, contents d’être toujours en vie. Il y prenaient du bon temps comme le font les marins… en buvant plus que de raison et en s’entourant de filles de joie. Mais à partir de 1914, avec l’ouverture du canal de Panamá, le port de Valparaiso n’a plus été un lieu de passage, il est devenu nettement moins fréquenté. Il n’en a pas pour autant totalement perdu son activité. Il reste aujourd’hui le principal terminal de containers au Chili. Perchés en haut du port du commerce, nous nous amusons à regarder les grues élever ces rectangles de couleurs comme des jouets.

Autour de son port, Valparaiso s’est construite en s’étalant progressivement sur les collines qui encerclent la baie, créant une sorte d’amphithéâtre naturel. On raconte qu’il y aurait 43 collines, bien qu’il n’existe en réalité aucun chiffre officiel. Sur chacune d’entre elles se dressent des maisons de toutes les couleurs qui forment un labyrinthe géant de ruelles, d’escaliers sans fin et de funiculaires centenaires. Quand les immigrants européens (français, espagnols, italiens, allemands…) s’y installèrent, ils adaptèrent leurs constructions à ce terrain en pente, donnèrent sa forme particulière à la ville (bien loin des rigides cuadras hispano-américaines), et pour protéger leurs maisons les recouvrirent avec les restes de peinture des bateaux. D’où cette explosion de couleurs, caractéristique de Valpo, que nous aimons contempler au coucher du soleil.

Dans toutes ces collines, il souffle un parfum de bohème. Elles sont une véritable source d’inspiration pour les écrivains, les poètes, les musiciens et de toute évidence pour les artistes de rues. Des peintures ornent toutes les rues de la ville. Bien qu’il soit toujours considéré comme illégal, le street art s’est emparé des murs de Valparaiso… La ville s’est transformée en scène d’avant-garde artistique. C’est un musée à ciel ouvert. Ici, pas de simples graffitis gribouillés à la va-vite, mais des œuvres complexes, travaillées, très souvent magnifiques. C’est un bonheur de se promener dans ses ruelles escarpées, de passer d’un cerro à un autre. Aucun itinéraire précis n’est à recommander, le mieux est de se laisser perdre pour mieux découvrir les trésors disséminés dans la ville.

Si les marins sont moins nombreux à écumer les bars du quartier du port, Valparaiso a néanmoins largement conservé sa réputation de lieu de fête et de vie nocturne. La musique résonne dans ses rues, et sitôt la nuit tombée les Porteños se réunissent en groupes sur ses petites places pour partager une bouteille de bière. Inutile de préciser que nous nous plions avec une étonnante facilité à cette tradition.

Nos conseils pour visiter Valparaiso :

  • Tous les jours à 15h, la visite guidée de Tour4tips permet de se familiariser avec la ville et de parcourir les deux quartiers les plus touristiques : les cerros Concepción et Alegre. Un autre tour a lieu le matin, à 10h, mais il n’emprunte pas le même parcours. Libre à chacun de donner un pourboire au jeune guide habillé en Où est Charlie ?

  • Prendre le bus 0 qui suit l’avenida Alemania, passant d’une colline à une autre, sur les hauteurs de la ville.

  • Aller visiter La Sebastiana, la deuxième maison de Pablo Neruda, qui offre une vue superbe sur les alentours.

  • Pour le déjeuner, rendez-vous dans le quartier du port où les restaurants proposent une formule du jour à un prix imbattable.

  • Monter, descendre, et se perdre, y compris au cimetière.

  • Écumer les miradors au coucher du soleil.

Informations pratiques

Informations pratiques

Bus Santiago – Valparaiso : 3700 pesos/pers. avec la compagnie Turbus (tarif we, moins cher en semaine)

Entrée de La Sebastiana : 6000 pesos/pers.

NB pour l’apéro : les bouteilles de bière sont consignées, n’oubliez pas de les ramener à l’épicier !

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